Pourquoi le cambodge ?
On m’a souvent posé cette question à laquelle j’ai toujours répondu par une pirouette « et pourquoi tu préfères les fraises aux cerises ? ».
J’ai commencé à entendre parler du Cambodge en 1998, quand Pol Pot est mort. À partir de cette date, le Cambodge est revenu fréquemment dans ma vie, c’était comme quelqu’un qui frappait à ma porte, comme quelqu’un qui avait quelque chose à me dire…
Je me souviens de la première fois où j’ai découvert l’art khmer au musée Guimet, lors de sa réouverture en 2001. J’ai su que c’était « ça ». C’est ainsi que je m’ouvrais au monde, envisageant d’apprendre la culture khmère, sans pour autant perdre mon identité et peut-être pour mieux encore la retrouver.
C’est ainsi que par une belle journée d’été, je fus accueillie par l’association cambodgienne du Val-d’Oise AKVO et que sa présidente me lançait un mot écrit en khmer sur un petit bout de papier, tel un défi que je devais déchiffrer en lui attribuant les bonnes sonorités, tandis qu’autour de moi, un groupe de cambodgiens y allait gaiement de leurs interprétations et tout cela en sirotant un « lót » où les pâtes de riz vertes flottaient comme des vers à la surface d’un lait de coco sucré.
Tch⊃mpeamkawsou, c’est le premier mot que j’ai su en khmer.
Pourquoi le cambodge ? : parce qu’un lance-pierre
où mes munitions seront ces mots jetés sur notre ignorance, fissurant ainsi -je l’espère- nos murs de préjugés.
De ces ponts d’écritures khmères tendant vers <l’Autre qui est tout aussi bien mon horizon, que je le suis pour lui♥>, apparaît la richesse de nos différences.