Souvenir d’enfance : Pompéi
« Je cours sur les pavés de cette cité antique avec ma joie d’enfant. Ma grand-mère scandinave à la longue natte me suit de loin du regard. Soudain je m’arrête devant une fresque et plonge mes yeux dans la matière entre deux craquelures de pigments. Des strates de peintures se délitent, s’effritent et c’est tout un autre univers qui m’apparaît où les mascarons n’ont plus aucune raison de grimacer dans cet infiniment petit. Je reste là, les bras ballants du haut de mes dix ans, face à ces murs peints et ma grand-mère m’observe, attendant le bon moment pour me faire revenir dans le présent. » Extrait du conte que je suis en train d’écrire…
J’ai longtemps rêvassé lorsque j’étais gamine sur des carrelages émaillés dont les motifs disparaissaient peu à peu sous les pas de ceux qui les foulaient. C’était fantastique de regarder de près l’usure du temps, le nez presque collé par terre. Non pas parce que le temps détruisait à petit feu le dessin, mais parce que cela laissait apparaître la manière dont le motif avait été conçu dans ces premières lignes et que parfois, oh surprise ! cela en faisait resurgir un autre bien différent, dont on n’avait aucunement soupçonné l’existence ou bien qui avait été presque oublié…
La peinture s’intitule : In pictura Pompeia II (78×42,5cm), peinture sur papier de conservation avec pigments minéraux et dentelle de papier découpé.
« Fontaines féeries de l’enfance
Où tous les mirages sont vrais,
L’étoile tremble de silence
Dans le grand ciel vert des étés… »
Féeries, Maurice Fombeure, 1952
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